Information
La section Ciné GLS vous convie à un ciné-débat autour du film « Frances » de Graeme Clifford.
Le débat sera accompagné d'un pique-nique tiré du sac.
Date : Samedi 29 mars, 19h.
Lieu : Villa Bolelli, 6 rue Saint-Martin, Rennes
Métro St Anne
PAF : Gratuit
Chacun amène quelque chose à partager pour le pique-nique
Inscription : Attention, le nombre de participants est limité.
En savoir plus ?
Qui se souvient aujourd’hui de Frances Farmer, actrice talentueuse injustement oubliée des années 1930 et que ce biopic tente de faire redécouvrir ?
En 1982, le cinéaste Graeme Clifford, jeune cinéaste australien, réussit à convaincre l’actrice Jessica Lange d’incarner à l’écran cette vedette d’une époque qui semble bien lointaine et dont le destin tragique pourra à nouveau susciter un regain d’intérêt auprès du grand public.
Mais qui est vraiment Frances Farmer ? Simplement une actrice ou bien plus encore ?!!!
Une chose est sûre : la vie sulfureuse et mouvementée de cette « rebelle » du cinéma hollywoodien ne rentre dans aucune case. Et c’est peut-être ça le problème ! Le film documente le drame de cette jeune femme trop libre pour une société qui ne lui pardonnera pas sa liberté de ton et d’action, et fera tout pour briser son destin, pourtant bien prometteur.
À la fois féministe, anticonformiste, indépendante, transgressive, idéaliste et libre, Frances Farmer fera la douloureuse expérience des limites de son désir de vivre comme elle l’entend, réalisant qu’assumer sa différence est un risque qui se paye cher.
À travers ce film, Graeme Clifford nous confronte aux démons intérieurs d’une Amérique gangrenée par la grande dépression, le chômage, la violence sociale, et où Hollywood, « soi-disant » machine à rêve, n’est en fait qu’un cauchemar, un enfer effroyable, où se broient les âmes pures et naïves qui, à l’instar de France Farmer, veulent casser le moule social auquel il n’est pas bon de s’opposer.
Ce film soulève avant tout beaucoup d’interrogations : sur le statut d’artiste, la place de la femme dans la société, la folie, le pouvoir, la politique, la création, la puissance de l’argent et du capitalisme, la famille aussi et les rapports de classes, les relations humaines, et bien entendu la différence, qui est perçue comme une anomalie à éliminer avant tout.
Car bien avant le phénomène « me too », Frances Farmer est une femme à qui Hollywood ne pardonnera pas sa volonté d’être entière et vraie, un Hollywood sous la coupe toute puissante des nababs, ces producteurs qui règnent tels des dictateurs sur une cohorte de courtisans et font la pluie et le beau temps dans un univers qui se plie à leurs volontés. Victime de ces producteurs qui veulent la façonner, la dominer et en faire ce qu’ils en veulent, Frances a le courage de dire non, et ose s’opposer à ce « patriarcat » où la femme n’est qu’une poupée de cire dont on façonne l’image. Le prix à payer sera extrêmement sévère : internée comme aliénée, l’actrice France Farmer, connaitra une descente en enfer dont elle ne se remettra vraiment jamais.